Chaque astrologie est influencée par les systèmes de pensée, les philosophies et par les principes culturels de la civilisation qui en développe les fondements (avec plus ou moins de bonheur). C'est pour cela qu'il n'y a pas qu'une astrologie mais nécessairement plusieurs. Ainsi l'astrologie occidentale traditionnelle est grandement influencée par la pensée grecque et par les doctrines pythagoriciennes et platoniciennes en particulier. Mais pas seulement. Pour comprendre toutes les notions d'éléments, d'humeurs, qui sont les véritables fondements de nombreuses techniques en astrologie occidentale (détermination du tempérament, fécondité, etc) il est indispensable de comprendre les théories médicales du père de la médecine moderne, Hippocrate, et notamment la théorie humorale.
La médecine grecque avant Hippocrate
Empédocle né en 504 av JC à Crotone attribuait la différence des sexes à la prédominance du chaud ou du froid dans les parents; la ressemblance des enfants avec l'un ou avec l'autre à la plus grande quantité de fluide séminal que fournirait le père ou la mère. Selon lui, la diminution de chaleur provoque le sommeil, son extinction cause la mort. Il cite déjà les qualités élémentaires: le doux, l'amer, l'acide, le chaud.
Diogène, un peu antérieur à Hippocrate parle dans le traité de la nature des veines, mentionnant que deux des plus grosses appartiennent au coeur, et passe par le cou jusque dans la tête. Il connaissait en outre les ventricules du coeur, et il plaçait dans le ventricule gauche le principe directeur de l'âme. Selon lui, c'est l'air qui est la cause de l'intelligence chez l'homme, en se répandant dans le sang par les veines de tout le corps. Il est nécessaire à l'existence de tous les animaux, et les poissons même le respirent avec l'eau.
Pour Anaxagore de Clazomène, le foetus mâle est toujours du côté droit de la matrice, et le foetus femelle du côté gauche. La bile est la cause des maladies aigües.
Les théories médicales d'Hippocrate
les causes des maladies
Pour Hippocrate, les maladies sont dues à :
- l'influence des saisons, des températures, du climat et de la position géographique,
- l'alimentation particulière à chaque homme, et les exercices auxquels il se livre.
A mesure que l'année passe par des phases successives de chaleur et de froidure, d'humidité et de sécheresse, le corps humain éprouve des changements, et les maladies en empruntent les caractères. Quand l'année ou la saison présente un caractère spécial, et est dominée par telle ou telle température, il s'ensuit parmi les hommes qui sont soumis une série d'affections toutes marquées du même cachet. Un climat n'est pour ainsi dire qu'une saison permanente. La conformation du corps, la disposition des esprits, le courage, l'amour de la liberté, tout dépend de la loi des climats. Les âges étaient naturellement considérés comme des saisons, exposés chacun à des maladies spéciales ... Selon Hippocrate, le corps humain est pénétré d'une chaleur qu'il appelle innée, dont la quantité est à son maximum pendant l'enfance, et qui va sans cesse s'épuisant par le progrès de la vie jusque dans la vieillesse, où elle arrive à son minimum. Ces changements successifs de la chaleur innée, qui éprouve les mêmes phases que le soleil pendant l'année, devaient faire considérer les âges comme des saisons, et faire attribuer à chacun d'eux un ordre des maladies analogue à celui qu'on attribue à chacune d'elles. La surabondance et le défaut de l'alimentation entraîne également des maladies, de même que l'excès de santé provenant d'un excès d'alimentation et de force.
Les agents du monde extérieur sont le climat, la saison, le genre de vie, et l'alimentation.
La chaleur innée et les âges montrent qu'Hippocrate n'était pas étranger aux doctrines qui comparent l'homme au monde, le microcosme au macrocosme. Sa pathologie est toute dans l'action des humeurs nuisibles. Déjà avant lui Anaxagore avait attribué les maladies à la bile. Hippocrate les attribua aux qualités des humeurs et aux inégalités de leur mélange. La pathologie des humeurs a dû précéder celle des solides car longtemps avant de voir que les poumons étaient hépatisés dans la pneumonie, on s'était aperçu des modifications qu'éprouvaientdans les maladies l'urine, la sueur, l'expectoration. Suivant Hippocrate, la santé est due au mélange régulier des humeurs, qu'il appelle la crase; et la maladie procède du dérangement de la crase de ces humeurs. La doctrine de la coction est un des pivots de la médecine hippocratique. La coction est le changement que les humeurs subissent au cours d'une maladie.
la théorie humorale
Cette théorie attribuée à Hippocrate, mais développée plus largement par Galien deux siècles plus tard, est en rapport étroit avec les doctrines qui comparent l'homme au monde, et que l'on retrouve chez Platon (voir le Timée). Le corps serait une réplique, en plus petit, de l’univers, un microcosme au sein du macrocosme. Ainsi, aux quatre éléments qui composent l’univers (Terre, Eau, Air, Feu) et à leurs qualités respectives correspondraient quatre substances liquides contenues dans le corps humain ou humeurs fondamentales : le sang, la pituite ou flegme, la bile et l’atrabile. Selon que l’une l’emporte sur les autres, l’individu aurait un tempérament sanguin, flegmatique, bilieux ou mélancolique. Aussi le traitement prescrit et la diète imposée par le médecin devront-ils varier en fonction du tempérament de chacun.
Une théorie parvenue jusqu'à nous
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la plupart des praticiens prônent cette théorie qui, peu à peu, se diffuse dans la société et passe dans la culture populaire où, jusqu’au début du XXe siècle, sa cohérence et sa force explicative prédominent. Selon cette conception, la maladie résulte d’un déséquilibre des humeurs. Dès lors, et en toute logique, l’hygiène consiste à maintenir un sain équilibre entre elles. Ainsi, se purger pour chasser la « mauvaise humeur », recevoir une saignée au printemps lorsque la sève monte dans les plantes et chez les êtres humains, en particulier chez ceux qui ont un tempérament sanguin, nettoyer son foie en vidangeant un excès de bile, toutes ces pratiques en quelque sorte préventives sont liées à la théorie humorale ou en dérivent, y compris, en médecine parallèle ou alternative, jusqu’au cœur du XXe siècle. Par ailleurs, à défaut de ces pratiques chargées de sens, nous avons gardé dans notre langue la mémoire de cette théorie : ne dit-on pas, comme jadis, « se faire de la bile » ou « du mauvais sang », « être de bonne » ou de « mauvaise humeur » ? (source: http://www.cndp.fr/revueTDC/680-40610.htm)
La théorie humorale en astrologie occidentale
Puisque la théorie humorale se base sur les mêmes principes que les cosmologies traditionnelles qui comparent le microcosme (l'homme) au macrocosme (l'univers), on voit aisément comment cette théorie a pu s'insérer avec succès dans les techniques de l'astrologie grecque.
On voit aussi pourquoi le système de pensée autour duquel l'astrologie grecque (et donc occidentale) s'articule induit nécessairement un rapport étroit aux saisons et aux conditions climatiques. Dans cette optique, l'adoption du point vernal comme début du zodiaque est donc entièrement justifiée par rapport à la doctrine qui sous-tend l'intégralité du système.
L'astrologie occidentale vise à déterminer quelle humeur était en excès ou en défaut sur terre à un moment donné. En appliquant la loi d'analogie simple "en bas comme en haut", l'astrologue détermine les humeurs qui prédominent dans le corps au moment de la naissance (la chaleur innée d'Hippocrate) et en déduit le tempérament mélancolique, lymphatique, sanguin ou colérique, ainsi que les troubles de la santé qui découlent de ce déséquilibre.
1 commentaire:
La théorie des dosha de l'ayurvéda, la médecine traditionnelle de l'Inde, est très similaire. Elle va de pair avec l'astrologie védique, ou jyotish. Vous pouvez retrouver tout un tas d'informations sur votre profil ayurvédique et astrologique sur www.jyotipeople.com
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