mardi 24 juillet 2007

Kâma et Nicolas Sarkozy

Kâma divinité hindoue de l'amour charnel (cf. le kâmasûtra, "les aphorismes de l'amour charnel") représente nos désirs et notre besoin de relations.

En astrologie de l'Inde, les maisons III, VII et XI sont dites maisons kâma. La maison III représente nos désirs quotidiens, la XI nos plus hautes aspirations et la VII notre relation à l'autre.

Si l'on se penche sur le thème de notre nouveau président, né le 28 janvier 1955 à 22:00 à Paris, ce qui frappe c'est cette conjonction étroite entre Mars maître de III et la Lune maîtresse de XI en maison VII. Une conjonction entre deux maîtres de maisons kâma en maison kâma. De cette connexion de maisons, il ressort que les aspirations du natif sont extraordinairement élevées, et que ses désirs se réalisent. Cette réalisation des désirs les plus forts trouve confirmation dans la position de Jupiter exalté en maison XI, et de Saturne exalté en maison III (les maîtres de grande période et sous-période de sa naissance en passant).

Pourquoi la politique ?
  • le Soleil (significateur général de la politique) est en maison V (la politique) aspecté par Jupiter.
  • En prenant la Lune comme Ascendant (Chandra Lagna), Jupiter est en 5ème secteur aspecté par le Soleil significateur général.
  • De plus le noeud lunaire Sud (Ketu) en maison X upachaya en Gémeaux (un signe où il se sent bien) montre les honneurs. Et le noeud Nord (Rahu) en 10ème de la Lune montre une ambition insatiable. La personnalité est d'ailleurs très marquée par Mars si proche de la Lune.
Dans le système vimshottari de découpage de la vie, l'accession à la fonction suprême se fait en période Lune/Lune (avec un ayanamsa proche Krushna), la première sous-période d'un nouveau cycle, mais celle d'une planète quand même très affaiblie par sa proximité à Mars maître de VIII en VII, ce qui n'est pas très bon signe pour les relations conjugales. Il semble que du côté public avec la réalisation des ambitions Mars agit comme maître de III (kâma - les désirs) mais côté privé plutôt comme maître de VIII (dusthana - les soucis).

Saturne en maison III se comporte plutôt bien puisque c'est une maison dite upachaya, c'est-à-dire que les planètes qui l'occupent s'améliorent avec le temps. Saturne exaltée en III met l'accent sur ce que l'on obtient à la force du poignet, la motivation, le désir d'y arriver coûte que coûte au prix d'efforts quotidiens intenses. Et les fruits arrivent avec le temps (upachaya). Avec le maître de I en VI on retrouve le côté bosseur mais aussi de solides inimitiés.

Ce n'est certainement pas un hasard si la dernière biographie sur Sarkozy a pour titre "Un pouvoir nommé désir" (Catherine Nay) et, si commentant l'élection surprise de Chirac en 95, on l'entend dire : "La France s'offre à celui qui la désire le plus: certainement qu'Edouard Balladur la désirait moins que Jacques Chirac."

lundi 23 juillet 2007

Demeures lunaires et syllabes (sanskrit)

Pour la plupart des astrologues de l'Inde, il convient de choisir le prénom d'un nouveau-né en fonction du nakshatra qu'occupait la Lune au moment de sa naissance. Le système des nakshatras constitue une division de l'écliptique en 27 ou 28 secteurs, tout comme le zodiaque est une division en 12 secteurs. Comme la Lune met 27,3 jours pour revenir à une même position du ciel, la symbolique des nakshatras est étroitement liée à celle de la Lune, tout comme celle des mansions (manzils) arabes et des sieous (xius) chinois, et c'est pourquoi l'on pourrait traduire ce terme par "demeure lunaire".

Les Indiens appellent le nakshatra qu'occupait la Lune au moment de la naissance "birth star" (étoile de naissance). D'ailleurs l'anglais "star" est un nom qui vient de la racine indo-européenne ster- que l'on retrouve dans les mots "astéroïde" ou simplement "astre". Comme un nakshatra ne représente pas à proprement parler une étoile, mais plutôt d'un groupement d'étoiles, on peut préférer le mot "astérisme" à "étoile".

Il y a quatre sons associés à chaque nakshatra, un pour chaque pada (quartier) de nakshatra. Dans un système à 27 demeures lunaires, comme l'ont choisi les astrologues de l'Inde, il y a donc 108 padas. 108 est un nombre d'une importance capitale que l'on retrouve partout dans les enseignements de l'Inde.

Pourquoi choisir un prénom en fonction de l'étoile de naissance ?

Le principe de la doctrine astrologique nous l'avons vu est que l'homme est comparable au monde, qu'il est une image solidaire de TOUT le reste de l'Univers. Pour les Anciens, il y a des lois à respecter pour ne pas briser cette harmonie fragile et c'est le principe de tous les rites religieux. En nommant un enfant en fonction de l'instant où il est né, on préservait cet équilibre entre microcosme et macrocosme. Mais il y a une autre raison. Tout Sage hindou pouvait ainsi connaître au simple énoncé de son nom la nature de celui qui venait à lui, car la Lune est considérée en Inde comme un second ascendant, et sa position dans un horoscope indique des traits saillants de la personnalité. Les conseils qu'il lui donnait ensuite en étaient d'autant plus avisés.

Pourquoi la Lune et pas une autre planète ?

la Lune régit les émotions. La position de la Lune à la naissance a un impact évident sur notre nature émotionnelle. Mais la Lune dont la lueur n'est que lumière réfléchie, symbolise aussi la réceptivité, et donc l'écoute. On nous appelle si souvent par notre prénom tout au long de notre vie que l'entendre ne doit surtout pas heurter notre nature émotionnelle profonde. Les sons ont toujours été associés à la Lune. Il y a 28 lettres dans l'alphabet arabe. 27 dans l'alphabet hébreu ... Il n'y a que 22 notes ou shrutis dans la gamme hindoue, 22 lettres dans l'alphabet "souche" phénicien, mais nous verrons aussi qu'il y a une symbolique lunaire.*


Un peu de linguistique

Le sanskrit est la langue des textes religieux hindous, et possède à ce titre le caractère de langue véhiculaire, à l'exemple du latin dans les siècles passés en Occident. Latin et sanskrit ont d'ailleurs comme toutes les langues indo-européennes une origine commune, une langue préhistorique connue sous le nom de "indo-européen commun", et reconstituée à ce jour par recoupements grammaticaux et phonétiques. Par exemple *mater "la mère" en indo-européen a donné mata' en sanskrit, métêr en grec, mater en latin, mother en anglais, etc.

Le sanskrit classique possède 48 phonèmes (contre 38 pour le français).

On notera avec intérêt que le sanskrit étant longtemps demeuré oral, à l'image des enseignements sacrés de l'hindouisme, chaque région de l'Inde utilise donc l'écriture qui lui sert à noter sa propre langue pour écrire le sanskrit (bengali, tamil, malayalam, etc).

Mais ce qui nous intéresse ici n'est pas la correspondance avec les lettres, qui sont des représentations graphiques des sons, mais bien celle que l'on peut faire avec les sons eux-mêmes. La correspondance entre demeures lunaires et alphabets (en particulier arabe à 28 lettres et hébreu à 27) fera l'objet d'un autre post.


Correspondances entre syllabes et nakshatras

  • Krittika
A
I
U
E (comme dans "ère")

  • Rohini
O
Va (comme dans "vanille")
Vi (comme dans "vivre")
Vo (comme dans "vote")

  • Mrigashira
Ve (comme dans "védique")
Vo
Ka (comme dans "kangourou")
Ke (comme dans "Kenya")

  • Ardra
Ku
Gha (comme dans "Ghana")
Ng (prononcé "ng")
Chha (pas d'équivalent en français)

  • Punarvasu
Ke (comme dans "Kenya")
Ko
Ha (le "h" est aspiré, pas d'équivalent français)
Hi

  • Pushya
Hu (comme dans "hourra")
He
Ho
Da (comme dans "datte")

  • Ashlesha
Di (comme dans "divin")
Du (comme dans "dur")
De
Do (comme dans "docile")

  • Magha
Ma (comme dans "maya")
Mi (comme dans "miracle")
Mu (comme dans "moudre")
Me (comme dans "mégalithe")

  • Purvaphalguni
Mo
Ta (comme dans "table")
Ti (comme dans "titiller")
Tu (comme dans "tube")
  • Uttaraphalguni
Te (comme dans "ténu")
To (comme dans "tomate")
Pa (comme dans "partie")
Pi (comme dans "pirate")

  • Hasta
Pu (comme dans "poule")
Sha (comme dans "chat")
Na (comme dans "navire")
Tha (pas d'équivalent français)

  • Chitra
Pe (comme dans "Pérou")
Po (comme dans "pôle")
Ra (comme dans "rame")
Ri (comme dans "Rio de Janeiro")

  • Svati
Ru (comme dans "rouille")
Re (comme dans "réguler")
Ra (comme dans "Râma")
Ta (comme dans "Tahiti")

  • Vishakha
Ti (comme dans "timoré")
Tu (pas d'équivalent français - tiou)
Te (pas d'équivalent français)
To (comme dans "total")

  • Anuradha
Na (comme dans "Nagasaki")
Ni (comme dans "Nicaragua")
Nu (comme dans "numéro")
Ne (comme dans "Népal")

  • Jyeshta
No (comme dans "noble")
Ya (comme dans "Yama")
Yi (comme dans "Yin")
Yu (comme dans "Yukon")

  • Mula
Ye (comme dans "Yemen")
Yo (comme dans "yo-yo")
Ba (comme dans "ball-trap")
Bi (comme dans "bikini")

  • Purvashadha
Bu (comme dans "Bouddha")
Dha (pas d'équivalent français)
Bha
Dha

  • Uttarashadha
Be (comme dans "béta")
Bo (comme dans "bohémien")
Ja (prononcer "dja")
Ji (prononcer "dji")

  • Shravana
Ju (prononcer "djou")
Je (prononcer "djay")
Jo (prononcer "djo")
Gha (comme dans "Ghana")

  • Dhanishta
Ga (comme dans "gardien")
Gi (i long pas d'équivalent français, comme dans "geek")
Gu (comme dans "gourou")
Ge (pas d'équivalent français)

  • Shatabhisha
Go (comme dans "go")
Sa (comme dans "Sahara")
Si (comme dans "Sita")
Su (comme dans "Surya")

  • Purvabhadhra
Se (comme dans "Séoul")
So (comme dans "sonar")
Da (comme dans "Dante")
Di (comme dans "dipa")

  • Uttarabhadhra
Du (comme dans "doute")
Tha (pas d'équivalent français)
JNa (pas d'équivalent français)
Da (comme dans "Tahiti")

  • Revati
De (comme dans "débit")
Do (comme dans "dot")
Cha (prononcer "tcha")
Chi (prononcer "tchi")

  • Ashvini
Chu (comme dans "tchou-tchou")
Che (comme dans "Che Guevarra")
Cho (pas d'équivalent en français)
La (comme dans "lave")

  • Bharani
Li (comme dans "livre")
Lu (comme dans "loup")
Le (comme dans "lèvre)
Lo (comme dans "local")